Ecce Homo

Titre

Ecce Homo

Création/Exécution

Maître du Triptyque de Salomon

  • NomMaître du Triptyque de Salomon
  • FonctionPeintre

XVIe siècle

; 1520 : vers

; Anvers

; Peintre

Domaine

Peinture

Matière et technique

Peinture à l'huile sur bois

Mesures

Hauteur en cm : 57

; Largeur en cm : 52

Notice

Jésus, présenté par Pilate, couvert d'égratignures sanglantes, portant le périzonium sous un manteau bleu largement ouvert sur ses mains liées, apparaît sur la gauche, surplombant la foule de ses détracteurs massés dans l'angle inférieur droit, gesticulant et criant, devant un paysage urbain. Les silhouettes très raides, enveloppées de drapés strictement verticaux des figures du premier plan, le jeu de leurs mains ouvertes, le caractère minéral des marches du perron, la palette claire des architectures, en sont comme un écho. Le visage de Jésus lui-même, avec ses carnations pâles, ses yeux en amande, correspond plutôt à la tradition des Pays-Bas du Nord, de Gérard de Saint Jean à Jan Mostaert. Mais, trait constitutif du maniérisme leydo-anversois, cette culture se colore d'emprunts aux gravures de Dürer et de Lucas de Leyde. L'Ecce Homo de la Passion sur cuivre de Dürer de 1512 se combine avec le souvenir de Bosch pour inspirer au maître du Triptyque de Salomon la silhouette enturbannée et monumentale du premier plan, définie par le tombé raide des plis empesés de son manteau, et celle des croix contre le ciel, qu'il agrémente de lances à l'arrière-plan.
Plus rare est la représentation annexe, à petite échelle à l'arrière-plan de l'Ecce homo, de la scène de la flagellation qui le précède. Jésus n'y est pas adossé à la colonne mais lui fait face, attaché par le cou et les mains, s'arc-boutant pour s'écarter de son fût renflé aux irisations raffinées et de son soubassement orfévré, typique des raffinements fantaisistes du maniérisme leydo-anversois, tandis que l'un des bourreaux prend cruellement appui sur ses reins avec son pied. C'est encore dans la gravure germanique que l'on trouve des exemples de cette iconographie, de même que du détail de la tunique abandonnée au sol devant la colonne : chez Israël van Meckenem ou le Monogrammiste AG déjà à la fin du XVe siècle, et chez Dürer encore, toujours dans la Passion sur cuivre de 1512. On la trouve de même chez Lucas de Leyde dans une estampe de 1521. Le style de cet épisode traité en miniature est parfaitement cohérent avec celui de la scène principale, grosses têtes grimaçantes sur des corps graciles et raides.
D'autres originalités picturales témoignent de l'originalité de ce peintre qui maîtrises ses sources, en particulier la figure de type négroïde, étonnante du fait de sa chevelure blanche, qui surgit au centre, avec une intensité qui rappelle certains visages de Jan de Beer.

Auteur de la notice

Scaillierez, Cécile

Ancienne(s) Collection(s)

Meeûs Laurent

Ancienne(s) Collection(s)

Traumann

Bibliographie

La Revue des musées dee France, 2022-2

  • La Revue des musées dee France, 2022-2

Acquisitions. Notice 82 p. 75.

Old Masters Drawings and Paintings - Tajan 22 juin 2021

  • Old Masters Drawings and Paintings - Tajan 22 juin 2021

Lot 43

Autour de la Madeleine Renders : un aspect de l'histoire des collections, de la restauration et de la contrefaçon en Belgique dans la première moitié du XXe siècle, 2008

  • Autour de la Madeleine Renders : un aspect de l'histoire des collections, de la restauration et de la contrefaçon en Belgique dans la première moitié du XXe siècle, 2008

p. 235-236, cat. 130
Oeuvre restaurée par Jef van der Veken, à une date non connue avec certitude.

Mot clé

Christ

; Ponce Pilate

; Flagellation du Christ

; Ecce Homo

N° INV.

2021.3.1

Crédits

Palais des Beaux-Arts de Lille - cliché Jean-Marie Dautel

Dernière mise à jour

mardi 10 janvier 2023 16:11:18

Département

Moyen Âge et Renaissance