Vase de pharmacie couvert de forme balustre sur piédouche

Titre

Vase de pharmacie couvert de forme balustre sur piédouche

Création/Exécution

Exécution

XVIIe siècle, fin

Saint-Jean-du-Désert

Domaine

Céramique

Mesures

H. cm avec couvercle : 58

L. cm : 37,5

Inscriptions / marques

Inscription

Bas

Inscription sur la panse : " Thériaca "; au revers deux personnages et un dragon

Numéro

Intérieur

Etiquette collée à l'intérieur du couvercle portant le numéro 90

Numéro

Intérieur

du couvercle, en rouge 90

Notice

L'image sur la panse représente vraisemblablement Mithridate (le sixième du nom), antique roi du Pont en Asie Mineure, tenant un serpent dans la main, car ce roi aurait pratiqué et donné son nom à la mithridatisation : ingurgiter régulièrement une très petite dose de venin pour s'immuniser contre les poisons. Cette histoire – peut-être légendaire – repose sur la pensée magique qu'il faut combattre le mal par le mal, ce qui s'est avéré partiellement vrai avec la médecine moderne et les principes que l'antidote est fabriqué à partir du poison – le principe de la vaccination. C'est pourquoi Mithridate figure sur ce pot à thériaque, un remède très utilisé au XVIIe siècle pour guérir notamment des venins et de nombreuses douleurs. Plusieurs recettes de thériaque incluaient justement des morceaux de vipère.
L’autre face fait peut-être référence à l’épisode biblique du Serpent d’airain : errant dans le désert en quête de la Terre Promise, les Hébreux affrontent de nombreux périls dont seul Dieu peut les délivrer par l’intermédiaire de son prophète Moïse. Lors d’une attaque extraordinaire de reptiles mortels, celui-ci sur les conseils divins fabrique un serpent dans un métal appelé airain, qui repousse les animaux venimeux. La scène figurée sur le pot serait l’attaque des reptiles fabuleux, représentés par cet unique serpent ailé. Elle symbolise en tout cas le danger du venin et du poison, contre lequel Dieu serait le meilleur rempart.
Ce grand pot exubérant est représentatif de l'importante fabrication de pots à pharmacie à partir du milieu du XVIIe siècle, notamment à la suite de l'édit de 1662 par lequel Louis XIV décrète la création d'hôpitaux dans les plus grandes villes du royaume pour y accueillir ou plutôt enfermer tous les pauvres et les malades. La multiplication et la meilleure organisation des hôpitaux et de leur pharmacie crée une forte demande en vases pour conserver les remèdes. Les grands vases les plus ouvragés, souvent destinés à la thériaque, le remède souverain de la pharmacopée, sont appelés « pots de monstre », sur la même racine que « montrer », car ils sont les pièces maîtresses de la pharmacie.

Ancienne(s) Collection(s)

DE VICQ Palmyre

Bibliographie

Catalogue des Céramiques du Palais des Beaux-Arts de Lille Castier A., 2008

  • Catalogue des Céramiques du Palais des Beaux-Arts de Lille
  • Castier A., 2008

Castier Annie, Catalogue des Céramiques du Palais des Beaux-Arts de Lille, Saint-Etienne, Editions IAC, 2008, p.277-278 repr. coul.

Drey Rudolphe, 1978

  • Drey Rudolphe, 1978

repr. page 93.

Exposition

Marseille, 1985

"Faïence de Marseille, Saint Jean du Désert", Marseille, 1985, notice n° 109.

Mot clé

Mithridate

Serpent

Serpent ailé

Dragon

Hébreu(x)

N° INV.

C 90

Crédits

© GrandPalaisRmn (PBA, Lille) / Philipp Bernard

Dernière mise à jour

mardi 6 mai 2025 17:15:55

Département

Antiquités et Céramiques